Dans un double effet Kiss Cool, le baril de pétrole passe sous les $60 

Début 2020, le marché et surtout les producteurs américains de pétrole furent frappés par l'effondrement de la demande pétrolier grâce au Covid qui s'ajouta à la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie. 

Cette semaine le pétrole s'est à nouveau heurté à un double effet Kiss Cool : les tarifs douaniers du génie américain qui pourraient freiner les exportations de marchandises ainsi que la hausse de l'offre pétrolière voulue par l'Arabie Saoudite et l'OPEP+.

 

En moins de temps qu'il faut pour écrire "tarifs douaniers" à New York, le pétrole WTI est passé de $71 le 1er avril à 59,25 dollars le 10 avril. Au plus bas depuis avril 2021.

 

2020 : Une guerre des prix pour tuer le schiste américain 

Flashback. En janvier 2020, le baril flirtait avec les $66. Pour l'époque, le prix était élevé.

Afin de reprendre des parts de marché au pétrole de schiste américain, l'OPEP+ avait décidé de noyer les marchés et faire chuter les prix. L'Arabie Saoudite n'avait pas anticipé l'arrivée du Covid et l'arrêt de l'économie mondiale,

Trois mois plus tard, le baril passait sous la barre des $20 à New York

 

2022 : Rebelote. L'OPEP augmente la demande

Retour à 2025, en février, l'Arabie Saoudite et l'OPEP+ ont décidé d'augmenter les quotas pétroliers. Depuis plus de 18 mois, l'OPEP+ avait freiner les extractions de  2 millions de barils par jour afin de maintenir les prix du baril entre 70 et 80$.

Le monde voit affluer de nouvelles quantités de brut sur des marchés déjà engorgés alors que la situation économique mondiale, surtout aux Etats-Unis et en Chine, vacille entre stagflation et récession.

Dans ce contexte, les tarifs à la Trump arrivent comme un Kiss Cool dans un verre de Coca-Cola. 

 

Le pétrole de schiste américain à la Russie

Ainsi, l'industrie américaine du schiste craint que les temps à venir ne soient similaires à l'effondrement des prix du pétrole lié à la crise de la Covid de 2021.

Dans le plus grand gisement du monde, le Bassin Permien au Texas, USA, commence à montrer des signes de fatigue. Les meilleurs gisements de schiste s'épuisent et les compagnies s'attaquent au tiers 2, c’est-à-dire des gisements de deuxième catégorie, moins généreux en pétrole et plus chers à l'exploitation.

Le Drill baby Drill de Trump n'est qu'un slogan. Il devient improbable que les USA continuent d'extraire 13,5 millions de barils par jour.

Les grandes majors pétrolières comme ExxonMobil, BP, Shell vont voir leurs profits diminuer comme un glacier au soleil réchauffé par le CO2 émis par les pétroliers. 

Est-ce que les pétroliers vont pouvoir continuer à extraire et générer des profits ? La question est sur la table.

Du côté de la Russie, la chute du Brent à Londres à $62 est une mauvaise nouvelle pour le budget militaire de l'Etat. Vladimir Poutine a annoncé une possible baisse de 9% des dépenses militaires dans les prochains mois. La fin de la guerre en Ukraine pourrait être une bénédiction pour le Kremlin. En tout cas le timing est bon.

 

A venir

Dans quelle direction se dirige le pétrole ?

On peut prendre un indicateur avancé comme la banque Goldman Sachs, la pieuvre. Elle pense que le prix du baril devrait remonter. Comme la banque est systématiquement fausse dans ses prévisions, les prix devraient descendre.

L'économie mondiale hésite à entrer en récession. Les regards se tournent vers les Etats-Unis actuellement géré par une incompétence redoutable capable de faire couler le monde entier. Si la récession arrive, le baril devrait encore chuter.

Du côté de la Chine, les signaux économiques ne sont pas meilleurs, mais Pékin peut compter sur le pétrole et le gaz-méthane Russe pour se relever. Xi Jinping est également un redoutable manager et le parti Communiste est en ordre de marche.

Finalement, la décision de l'OPEP+ de remonter les extractions et booster la demande pourrait être basée sur des signaux économiques forts. A moins qu'il s'agisse de faire couler, une fois pour toute, le schiste américain.

Les coulisses du pétrole sont intéressantes...

 

 

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