Le prix du pétrole en berne, une réaction de l'OPEP ?

Le pétrole devait grimper au-dessus des 100$, c'était un coup sûr. Badaboum, son prix a chuté pour passer sous la barre des 77$ à Londres et 72$ à New York. A chaque fois qu'il s'agit d'un coup sûr, le baril part dans l'autre direction.

Instinctivement, nous aurions pu penser à une hausse des prix suite à la guerre entre Israël et le Hamas, il n'en est absolument rien, même si le Koweït, les Emirats Arabe Unis, l'Algérie et l'Iran et l'Arabie Saoudite sont membres de l'OPEP et les plus impliqués par le conflit.

 

Equilibrer les budgets pour des dépenses somptueuses

Cette baisse est un très mauvaise nouvelle pour l'OPEP+ et les principaux extracteurs de pétrole qui voient une pression sur leurs budgets respectifs.

L'Arabie Saoudite a besoin d'un baril à plus de 80$ pour équilibrer son budget et 100$ pour arriver à accueillir les Jeux Asiatiques d'hiver 2029 et la Coupe du Monde Football en 2034. On ne parle même pas de la Russie dont le budget de l'armée atteint des sommets.

L'OPEP+ se réunira le 26 novembre et pourrait annoncer de nouvelles réductions d'extractions pour faire face aux craintes d'un éventuel ralentissement de la croissance mondiale. Qui dit baisse de croissance, dit baisse de la demande pétrolière.

La Chine est dans la panade, notamment avec son secteur immobilier et que ça croissance tousse. Donc moins de croissance, moins besoin de pétrole.

De l'autre côté, les regards se tournent vers l'Inde qui devient le moteur de la demande pétrolière au niveau mondial.

 

Que va faire l'OPEP

Avant cette réunion, il pourrait y avoir des tests via des annonces de public relations de l'OPEP afin de tester le marché et voir si le monde de la finance est sensible aux alertes. D'habitude, ce genre d'annonce est suivi par une remontée des cours. A voir.

À l'heure actuelle, l'Arabie Saoudite extrait 9 millions de barils par jour, contre un maximum théorique d'environ 12 millions.  Elle pourrait décider de maintenir ce niveau jusqu'en mars 2024, voir même de diminuer encore ses extractions. Dans les coulisses, on parle d'un million supplémentaire. Mais allez savoir s'il s'agit de l'application du concept décrit dans le paragraphe précédent.

L'Arabie saoudite pourrait également demander au Koweït, à l'Irak et aux Émirats arabes unis de participer à cet effort de guerre pour faire remonter les cours plus rapidement.

 

Un marché bien alimenté et Biden qui s'inquiète

Dans les pays hors OPEP, les États-Unis, la Guyane et le Brésil ont augmenté leurs extractions de pétrole. Le Brésil ambitionne de devenir le quatrième producteur mondial d'ici à 2029. Mais on vous rassure, les autres pays sont à la peine avec un taux de déplétion des gisements de 4% par an. Le pic d'extraction devrait être atteint d'ici à 2030.

L'Agence internationale de l'énergie pense qu'il devrait avoir une surproduction au début de 2024. Mais, il n'y a pas si longtemps, la même agence prévoyait un manque de pétrole d'ici à la fin de l'année. Comme quoi, certaines boules de cristal fonctionnent moins bien que d'autres.

Les Etats-Unis baignent dans un processus d'élection et Joe Biden a besoin d'avoir un prix minimal à la pompe d'essence. Il doit également de montrer des signes encourageants sur l'économie et comme l'essence enflamme l'inflation. C'est toute une histoire.

Parlant d'histoire, c'est bientôt l'anniversaire de Joe, qui va fêter ses 81 ans. Comme il est derrière Trump, et pratiquement tous les autres démocrates, dans les sondages, toutes ces bougies sur un gâteau, ne vont pas l'aider.

 

Inflation ?

Si le baril de pétrole devait remonter vers les 100$, les messages donnés par les Banques Centrales sur leur maîtrise de l'inflation pourraient changer de ton.

Mais l'on sait déjà que les boules de cristal des banques centrales ne fonctionnent absolument pas et qu'ils passent plus de temps à essayer des trucs en live. C'est normal, les banquiers ont été formés dans une perspective de croissance et d'abondance. Nous arrivons dans une nouvelle période et la créativité va devoir prendre le dessus.

Bref, nous verrons l'évolution du pétrole et de l'inflation d'ici à la fin de l'année. Une première réponse après la réunion de l'OPEP.

 

En collaboration avec RenewGy.be  également en podcast dans les live de 2000Watts.org

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