Le Baril de pétrole passe sur la barre des 90$
Depuis la première fois depuis 2014, le prix du baril de Brent est passé sur la barre des 90$, pour être précis à 90,39$ à Londres. A New York, il est grimpé sur les 88$. Il est à noter que l’année dernière, à la même époque, il ne fallait que 55 billets de 1 dollar pour acquérir les 159 litres d’un baril. Imaginez, un litre de pétrole moins cher qu’un litre de Coca-Cola.
Dans les sites économiques, le doigt pointe l’ambiance entre les USA et la Russie au sujet d'un partage équitable de l’Ukraine. Cet événement fait partie des variables, mais la pénurie pétrolière est plus profonde.us profonde.
L'OPEP n'arrive pas à livrer les quantités promises
Avec la fin de la pandémie du Covid, qui se dessine grâce à Omicron, les besoins en hydrocarbures, notamment pour les transports, ne font qu’augmenter. Dans les mois à venir, la demande mondiale dépassera le niveau record de 101 millions de barils par jour (b/j) de 2019.
De son côté, l’OPEP+, le cartel du pétrole, ainsi que la Russie, annoncent vouloir continuer à augmenter mensuellement leurs extractions sur un rythme de 400'000 b/j et cela jusqu’en mai 2022.
Cependant, les membres de l’OPEP n’arrivent pas à suivre et peinent à stimuler suffisamment leurs exportations. Libye, Nigeria, Irak, Venezuela, Kazakhstan ne tiennent pas la grande forme en ce moment.
Indicateur important, la capacité de réserve de production (combien de pétrole supplémentaire pourrait être mis rapidement sur les marchés) serait descendue à 3 millions b/j dont une grande partie dans les mains de l’Arabie Saoudite. Il y a une décennie, elle dépassait les 10 millions. On comprend les traders qui voient une hausse à venir du pétrole et donc de l'inflation.
Du côté des USA, le Bassin Permien de schiste atteint un record à 5 millions b/j mais les autres gisements sont à la peine.
La Russie aurait atteint son plateau d’extraction pétrolière à un peu plus de 10,7 millions b/j. Le pays compte sur son pétrole de schiste et sur l'Arctique pour remplacer les gisements vieillissants, mais cela va prendre des années avant d’arriver sur les marchés.
Station d’essence et la main invisible du business
Du côté de nos stations d’essence, il est à parier que les prix vont grimper avant le weekend. Il faut en général 3 jours pour que la main invisible du business répercute une hausse et 11 jours pour qu’elle envisage une baisse. Vous pourrez le vérifier par vous-même. Si c'est le cas, et pour me remercier, invitez un ami sur 2000Watts.org :)
Cette situation va mettre sous tension les pays qui ont une élection en 2022. En effet, il est devenu de bon ton de promettre des aides afin de contre-carrer la hausse des prix de l'essence. Don Quichotte avait fait de même avec ses moulins à vent.
Les grandes banques, comme Goldman Sachs et Citi prévoient un baril entre 100 et 150$ d’ici à l’été. A vérifier cet été.