OPEP Impuissante face à la Montée du Pétrole?
Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El Badri, a indiqué ce matin que les pays de l'OPEP sont "inquiets" du niveau élevé des cours du pétrole. La croissance économique mondiale pourrait être freinée si la tendance continue.
Les observateurs ont immédiatement noté un signe inquiétant dans le discours des pays exportateurs de pétrole. L'OPEP n'envisage pas d'augmenter sa production: ont-ils atteint leur pleine capacité de production?
Pour balayer cette idée, M Badri a souligné que "Le marché est suffisamment approvisionné et notre production (de l'Opep) en mars est quasiment identique à celle de décembre, même si un pays membre n'est plus producteur" (Libye).
La référence à Décembre 2010 n'est pas anodine. En effet, c'est à cette époque que la production mondiale avait atteint un record absolu avec une moyenne 89,9 millions de baril par jour. A cette date, la production avait déjà été poussée à ses limites. Avec la disparition de 1,6 millions de baril de la Libye, la tâche est encore plus ardue.
Baisse de Production de l'Arabie Saoudite
Paradoxalement, alors que l'Arabie Saoudite devrait pomper plus de pétrole pour contrer la hausse des prix sur le marché, sa production est passée de 9,125 millions de barils par jour en février à 8,292 millions, soit presque une baisse de 1 million de baril par jour. Deux explications peuvent expliquer ce comportement
A) effectivement le marché a assez de pétrole et l'Arabie Saoudite peut réduire sa production
B) L'Arabie Saoudite n'a pas réussi à produire assez durant mars et a rencontrer des problèmes de production.
Dans les deux cas, il est improbable que la production de l'OPEP soit égale à décembre avec une diminution de 2,5 millions de barils entre la Libye et l'Arabie.
La Croissance Economique bousculée par le pétrole
Hier, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka, avait indiqué que les prix actuels du pétrole étaient "très élevés" et pourrait nuire à la croissance économique et à la demande mondiale.
"Les prix élevés abaissent le taux de croissance de la demande de pétrole". Si l'économie est réellement en train de chuter, le prix (du pétrole) chutera, comme cela a été le cas en 2008."
Ce matin, le baril de "light sweet crude" débute la semaine à New York a 109 $ le baril et le pétrole du Brent de la Mer du Nord à 122 $.
Des Solutions sans Augmenter la Production
Le secrétaire général de l'Opep a appelé à l'introduction de "certaines régulations" dans les pays de l'OCDE pour juguler la spéculation et à la réduction des taxes sur les produits pétroliers afin d'infléchir les cours élevés du brut.
A demi-mots, M. El Badri souligne l'impuissance actuelle de l'OPEP face à la poussée des prix et à la venue sur les marchés des spéculateurs qui ne voudraient rater cette opportunité.
De son côté la semaine dernières, les traders de Goldman Sachs avaient lancé une rumeur sur la baisse des prix du pétrole. Leur rumeur avait atteint deux objectifs:
1) faire descendre les cours pendant quelques heures
2) afin de réaliser, pour Goldman Sachs, une belle plus-value sur cette baisse annoncée!
Il n'y a pas de petits profits!
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