Centrales nucléaire en Angleterre, Paris passe à la caisse
Dans la construction de deux réacteurs nucléaires français EPR à Hinkley Point C, en Angleterre, les retards et les dépassements financiers ne cessent de grimper.
Le partenaire chinois CGN ne va pas aller au-delà des implications financières mentionnées dans l'accord de départ. Le gouvernement Anglais, qui a commandé deux centrales «clé en main» ne va également pas passer à la caisse et laisse la douloureuse dans les mains des français.
La Chine cesse de combler le trou
Le gouvernement Anglais ne va pas intervenir pas pour aider EDF à financer Hinkley Point C après que CGN, le partenaire chinois a interrompu les paiements destinés à couvrir les dépassements de coûts croissants sur le projet phare de l'énergie nucléaire britannique.
CGN, partenaire dans le montage du consortium d'EDF dans Hinkley Point C, avait accepté de financer 33,5 % du coût initial de 18 milliards de livres sterling (€ 21 milliards) de la centrale en 2016, le groupe français étant responsable du reste. Le prix de la centrale va dépasser l'estimation révisée de 32,7 milliards de livres (€38 milliards) et son ouverture prévue en juillet 2027, est retardé.
Ainsi, après avoir payé sa part contractuelle, CGN n'a pas effectué les paiements liés aux dépassements au cours des dernières semaines.
C’est maintenant à l’État Français de demander aux contribuables français de payer la différence ou de trouver de nouveaux financiers. Mais cette deuxième option semble être assez difficile à réaliser car les dépassements vont certainement continuer.
Le gouvernement anglais rachètera l'électricité à €12,3 centimes kWh durant 35 ans. EDF se chargera de tous les coûts, de la fourniture de l'uranium, au stockage des déchets.
EDF très impliquée en Angleterre mais face à la concurrence chinoise
En Angleterre, EDF, dans le cadre d'une coentreprise avec Centrica, possède et exploite le parc actuel de centrales nucléaires vieillissantes, dont la plupart doivent cesser leurs activités d'ici la fin de la décennie.
EDF est également la seule entreprise à développer de nouveaux grands réacteurs au Royaume-Uni, y compris un deuxième projet sur la côte du Suffolk appelé Sizewell C.
Le projet de construction d'une nouvelle flotte de réacteurs pour le Royaume-Uni existe depuis près de vingt ans, mais le programme a connu des retards et le retrait de plusieurs entreprises privées, les gouvernements conservateurs successifs ayant eu du mal à trouver un modèle de financement qui fonctionne.
Les retombées du financement de Hinkley Point C surviennent alors que les relations entre Londres et Pékin se sont détériorées ces dernières années. En 2010, le gouvernement dirigé par les conservateurs s'était tourné vers la Chine pour l'aider à financer la construction de sa nouvelle génération de réacteurs nucléaires.
Cependant durant ces dernières années, les ministres se sont efforcés de limiter l'influence de Pékin dans les projets d'infrastructure britanniques, notamment en écartant CGN du programme nucléaire civil et de sa participation à Sizewell C.
Si une mauvaise nouvelle ne devait arriver seule pour EDF, ce mois, la Chine a annoncé la mise en service de la 4ème génération de centrale nucléaire. La Chine est en train de devenir l'expert mondial de construction de centrale nucléaire au nez et à la barbe des Sud Coréens, la France et les Etats-Unis.
Avec les sources du FT.com