Gaz: Catastrophe sur la plateforme d'Elgin-Franklin de Total
Une importante fuite de gaz a été détectée dimanche 25 mars 2012 sur la plateforme d'Elgin-Franklin de Total, au large de l'Ecosse en mer du Nord.
Du liquide s'est d'abord échappé entraînant la formation d'une nappe fine d'hydrocarbure d'environ 12 km². Selon les estimations de Total données mardi matin, 23 tonnes de gaz se sont échappées depuis 48 heures. Mardi soir, le nuage de gaz, visible à onze kilomètres à la ronde, enveloppe toujours le site.
Une zone d'exclusion maritime de 2 milles (3,7 km) a été mise en place tandis que les avions et hélicoptères sont interdits de survol sur 3 milles (5,5 km).
La plate-forme produisait jusqu'alors neuf millions de mètres cubes de gaz par jour, l'équivalent de 3% de la production britannique de gaz naturel, ainsi que 60'000 barils par jour de brut léger.
Le Puit de l'Enfer
Il s'agit du "plus gros incident pour Total en mer du Nord
Le groupe pétrolier indique que "la fuite proviendrait de la partie de la plate-forme située au-dessus du niveau de la mer, ce qui rendrait probablement plus faciles les opérations de réparation." Mais des études sont encore en cours "pour analyser les causes de la fuite et déterminer les actions à mettre en oeuvre".
Shell évacue ses plateformes
Dans la nuit de dimanche à lundi, les 238 personnes qui travaillent sur la plateforme ont été évacué et l'électricité coupée afin de limiter les risques d'explosion.
Le Mardi 27 mars 2012, l'inquiétude a gagné la compagnie anglo-néerlandaise Shell : les 85 employés de deux de ses installations, situées à quelques kilomètres de là, ont été à leur tour évacués.
Impacts sur l'environnement
Comme BP lors de la catastrophe du Golfe du Mexique, il y a presque 2 ans /jour pour jour, Total annonce que "les premières indications montrent qu'il n'y pas d'impact significatif sur l'environnement". Un avion est prêt pour déverser du dispersant si nécessaire
Pour le Groupe norvégien Bellona "le problème échappe à tout contrôle". Pour Simon Boxall, océanographe à l'université de Southampton, interviewé par la BBC, la fuite a dégagé un nuage de gaz sur la zone, qui peut présenter des risques d'inflammation et de toxicité.
Les défenseurs de l'environnement estiment insuffisant le renforcement des normes de sécurité décidé par le gouvernement britannique en mer du Nord après l'explosion en 2010 de la plateforme Deepwater Horizon.
Réparation
Pour réduire l'ampleur du nuage, le groupe pourrait réaliser un puits d'intervention, afin de diminuer la pression sur le puits principal. Mais ce type d'opération pourrait prendre au moins six mois, selon David Hainsworth, responsable de la sécurité et de l'environnement chez Total. Selon certains professionnels, le groupe pourrait aussi recourir à d'autres solutions, en colmatant la fuite une fois celle-ci identifiée.
L'Action Total en Bourse
La perspective d'un incident majeur a fait lourdement chuter le titre Total à la Bourse de Paris. Il a ainsi perdu 5,96% à 38,56 euros à la fermeture. Le titre accuse ainsi son plus fort recul depuis décembre 2008.
La dernière catastrophe majeure en mer du Nord remonte à 1988, avec l'explosion de la plateforme gazière Piper Alpha, opérée par Occidental Petroleum, qui avait fait 167 morts.